Monsieur le Ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement du Bénin,
Monsieur le Ministre des Petites et Moyennes Entreprises et de la promotion du secteur privé,
Monsieur le Représentant de Monsieur le Ministre l’Economie et des Finances,
Monsieur le Représentant du Directeur national de la BCEAO au Bénin,
Monsieur le Représentant du Président de la Banque Ouest Africaine de Développement,
Monsieur le Représentant du Président de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale,
Madame la Présidente de l’Association Professionnelle des Institutions de Garantie
Monsieur le Président de l’Association Professionnelle des Banques du Benin,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Institutions régionales et internationales,
Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux des Etablissements bancaires et financiers,
Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux des Institutions de Garantie,
Mesdames et Messieurs les représentants de la Chambre de commerce et du Patronat du Benin,
Mesdames et Messieurs les Opérateurs Economiques,
Honorables invités, en vos titres et qualités,
Mesdames et Messieurs,
Bonjour et merci d’honorer de votre présence cette conférence de lancement du Salon Africain de la Garantie.
Je voudrais, à la suite de la Présidente de l’APIGA, Madame Naka De Souza, sacrifier à la tradition, en vous souhaitant à tous, une très chaleureuse bienvenue à Cotonou.
Avant de poursuivre mon propos, permettez-moi de vous remercier vivement pour l’insigne honneur que vous nous faites, Monsieur le Ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement du Bénin, en présidant cette cérémonie de lancement du Salon Africain de la Garantie.
Je voudrais également saluer la présence distinguée du Ministre des Petites et Moyennes Entreprises et de la promotion du secteur privé qui nous fait l’honneur de participer à cette conférence. Cela témoigne s’il en était encore besoin, de l’intérêt porté par le Gouvernement béninois aux Institutions financières à vocation africaine et à leur contribution à une croissance plus inclusive de nos pays à travers les PME.
Je voudrais donc, en notre nom à tous, et en mon nom propre, vous prier de bien vouloir transmettre au Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Patrice TALON, et à son Gouvernement, notre profonde reconnaissance, pour cette marque de soutien.
À toutes les éminentes personnalités ici présentes, votre présence aujourd’hui est plus qu’un acte de courtoisie, c’est un engagement et cela augure de la qualité de nos débats et des orientations qui pourraient en découler.
Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs,
Chers invités,
Cette conférence de lancement du Salon Africain de la Garantie dont la thématique porte sur les Enjeux d’une plateforme entre garants, banques et PME est d’un intérêt indéniable.
Elle répond en réalité, à la nécessité pour les acteurs d’impulser les synergies indispensables à l’amélioration de leurs efficacités au profit des économies de nos Etats.
Comme vous le savez, le Fonds africain de garantie et de coopération économique (FAGACE), est l’un des précurseurs dans le domaine de la garantie en Afrique. Depuis plus de 40 ans il contribue au développement économique et social de ses Etats membres et renforce depuis 2017 ses interventions au profit des PME.
Opportunément, le dynamisme du marché de la garantie s’est renforcé avec l’arrivée de nouveaux entrants et la création de notre Association, l’APIGA.
Mais, l’APIGA ne saurait être un îlot. Car il n’est pas possible ni souhaitable de faire cavalier seul dans un monde comme le nôtre marqué par tant d’interdépendances et de connectivités rendant indispensable la fédération des énergies et des moyens.
Beaucoup reste à faire pour assurer non seulement notre croissance mais aussi, et surtout, notre transformation afin de consolider nos acquis et de réduire notre vulnérabilité face aux besoins de plus en plus accrus de nos économies.
Une des actions fondamentales à entreprendre concerne, à mon sens, la concertation. Une plateforme d’échanges périodique pour mieux adapter nos métiers à un environnement en constante évolution.
A cet égard, nous devons appeler à nos côtés toutes les institutions financières à vocation africaine ainsi que les organisations et associations du secteur privé pour trouver les solutions idoines susceptibles de renforcer nos capacités à faire face aux évolutions du marché et aux événements extérieurs ou inattendus.
Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs,
Chers invités,
Comme vous savez, le marché financier africain est en pleine mutation. Nous devons repenser et réorganiser notre modèle de financement du développement.
Dernièrement, pour citer le cas de la zone UEMOA, nous avons assisté à la mise en œuvre des nouvelles mesures prudentielles BALE 2 et BALE 3 avec un impact conséquent sur nos approches.
Dans la pratique, comment cela se matérialise-t-il ?
En effet, la mise en œuvre des normes bâloises présente de nouvelles contraintes pour les banques pour le financement des projets. Désormais chaque sûreté prise pour couvrir un crédit doit être pondérée. Dans ce contexte, les couvertures apportées par les Fonds de garantie multilatéraux tels que le FAGACE, le FSA sont pondérées à 0% ou au pire des cas à 20% selon certains banquiers.
Cependant, les couvertures apportées par les Fonds de garantie nationaux et privés agréés sont pondérées en fonction de la pondération octroyée par la commission bancaire de la zone concernée.
Désormais, les banques doivent systématiquement s’assurer de toutes les garanties nécessaires avant d’octroyer les prêts. Cette disposition a pour risque de freiner l’accès des PME/PMI aux financements et ralentir incidemment, la reprise de la croissance dans nos économies.
En outre, ce n’est pas dévoiler un secret que de dire que nos partenaires que sont les banques rencontrent aujourd’hui des difficultés réelles et les chiffres concernant le niveau de dégradation et le taux de provisionnement appellent des solutions urgentes.
En effet, (conformément au rapport annuel de la commission bancaire,) le taux de dégradation brut des banques de l’UEMOA, au cours de ces dernières années, varie entre 15,1%, et 13,5% avec des niveaux de provisionnement de plus 60%.
S’agissant de la qualité du portefeuille, même si elle s’est légèrement améliorée en 2016, son niveau reste toujours inquiétant. L’encours des créances en souffrance brutes des établissements de crédit de l’UEMOA a augmenté de 194 milliards pour se fixer à 2 392 milliards en 2016.
Pour le cas spécifique du Bénin, le taux de dégradation s’établit à 21 % pour la même période avec des taux de provisionnement en constante progression.
Tout ceci pour expliquer les raisons pour lesquelles les banques ne souhaitent s’engager que sur des projets non risqués disposant d’une garantie conséquente, ou à risque minimal. Conditions difficiles à remplir pour la grande majorité des PME africaines.
Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs,
Chers invités,
Au regard de ce qui précède, ce qui définira notre capacité à aller de l’avant, ce sera notre volonté de mutualiser nos stratégies au service du bien commun.
C’est pourquoi, il faut que nous Garants, prenions une part plus active dans cet écosysteme pour accompagner les banques dans le financement des projets créateurs de richesse et de développement pour nos économies.
Cependant, malgré la présence d’au moins une vingtaine de garants sur le marché africain, il faut reconnaître que les institutions de garantie sont toujours peu ou mal connues par les bénéficiaires et même par certaines banques.
Des établissements financiers ont par ailleurs une perception négative des Fonds de garantie, suite à des expériences non réussies.
Eu égard à mon expérience de près de 20ans dans la banque, je peux, aujourd’hui que je suis plutôt du côté des Garants, sans risque de me tromper, affirmer que les fonds de garantie sont un gage de renforcement de la résilience du secteur bancaire et un accélérateur de l’accès des PME /PMI aux financements nécessaires au développement.
Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs,
Chers invités,
C’est ici, que la création d’un Salon Africain de la Garantie prend tout son sens.
Je salue cette initiative. C’est pourquoi je me joins à la Présidente de l’APIGA et au Directeur Général du FSA qui a marqué son intérêt, pour soutenir ce projet particulièrement bienvenu et je vous invite tous à l’accompagner.
Car je suis convaincue que grâce à cette plateforme, en mutualisant nos efforts, nous allons approfondir le marché intérieur de nos économies, pour plus de croissance et de prospérité pour nos Etats.
Les différentes communications qui suivront nous permettront, j’en suis persuadée, d’harmoniser nos points de vue et de convenir de l’approche à adopter.
C’est sur ces mots pleins d’espoir que je voudrais terminer mon propos en souhaitant plein succès à cette conférence.
Je vous remercie.
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