Mali
Population : 22.59 millions En 2022
PIB : $18.83 milliard(s) En 2022
Croissance du PIB : 3.7% En 2022
Inflation : 9.6% En 2022
SEM Assimi Goïta,
Président de la République
Le pays en bref
Vaste pays du Sahel, le Mali est une économie à faible revenu, peu diversifiée et exposée aux fluctuations des matières premières. Sa forte croissance démographique (taux de fécondité de 5,88 enfants par femme en 20181) et le changement climatique menacent l’agriculture et la sécurité alimentaire.
Le taux d’extrême pauvreté s’est accéléré sous l’effet conjugué des crises sécuritaire et de la pandémie pour s’établir à 15,9 % en 2021. L’extrême pauvreté s’est davantage accentuée pour atteindre 19.1 % en 2022, tirée par l’érosion du pouvoir d’achat des plus vulnérables, consécutive à l’envolée des prix à la consommation et à la faible croissance économique. Les zones rurales du sud à forte densité démographique concentrent les 90 % de pauvreté du pays.
Situation politique
Le Mali traverse une période d’instabilité et de conflit depuis le coup d’État militaire de 2012 et l’occupation des régions du nord par des groupes armés. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) intervient depuis juillet 2014.
À la suite de la rupture institutionnelle survenue le 18 août 2020, un gouvernement ainsi qu’un Conseil national de transition (CNT), faisant office d’Assemblée nationale, ont été mis en place en attendant l’organisation d’élections démocratiques. Le colonel Assimi Goïta a été proclamé chef de l’État le 28 mai 2021 par la Cour constitutionnelle.
Réunis le 3 juillet 2022 lors d’un sommet ordinaire à Accra, les chefs d’État de la CEDEAO ont décidé de lever les sanctions économiques et financières imposées au Mali et ont accepté le calendrier proposé par le gouvernement de transition pour un retour à un régime civil en mars 2024. Cependant, le Sommet a interdit aux autorités de transition de participer aux futures élections et a maintenu des sanctions individuelles visant certains membres du régime.
Ce calendrier prévoyait la tenue de l’élection présidentielle en février 2024 et l’installation du Président élu en mars 2024. Cependant le 25 septembre 2023, le gouvernement a évoqué des raisons techniques pour reporter sine die l’élection présidentielle. Il a aussi annoncé que l’élection présidentielle reste la seule priorité. Seul le référendum constitutionnel, avait été organisé le 18 juin 2023. La nouvelle constitution a été approuvée à 97 % et promulgué par le Président de la Transition.
Après dix ans d’existence, le Conseil de sécurité a décidé, à la demande du gouvernement malien, de mettre fin au mandat de la MINUSMA à compter du 30 juin 2023, la priant de commencer immédiatement la cessation de ses opérations et le transfert de ses tâches ainsi que la réduction et le retrait de son personnel afin que le processus soit achevé le 31 décembre 2023.
Situation économique
L’économie malienne a rebondi légèrement en 2021 avec une croissance du PIB estimée à 3.1 %, tirée par la reprise dans les secteurs clés de l’agriculture et des services. L’économie a montré des signes de résilience avec une croissance du PIB estimée à 3.7 % en 2022, en dépit des effets combinés des sanctions de la CEDEAO et des conséquences de la guerre en Ukraine, traduisant le rebond de la production céréalière et la bonne tenue du secteur minier.
L’amélioration des termes de change qui prévalait depuis 2019, portée par les tendances haussières des cours internationaux de l’or s’est atténuée en 2022, sous l’impulsion d’une accélération des cours du pétrole. Ceci a toutefois été atténué par les effets des sanctions de la CEDEAO sur les flux d’importations, conduisant à un repli du déficit courant à 7 % du PIB tandis que la baisse des flux financiers extérieurs s’est accentuée en 2022.
Les dépenses budgétaires qui étaient en accélération depuis 2020 pour répondre à la pandémie et contenir la crise socio-économique, ont continué d’augmenter en 2022, tirées notamment par la masse salariale et les dépenses de sécurité. En revanche, les recettes fiscales se sont inscrites en baisse en 2022 en raison des dépenses fiscales pour contenir l’inflation et des effets des sanctions de la CEDEAO sur les flux commerciaux, conduisant à une stabilisation du déficit fiscal à 4.8 % du PIB.
À court terme, les priorités consistent à l’organisation des élections conformément au calendrier conclu avec la CEDEAO pour un retour à une gouvernance démocratique tout en poursuivant les réformes en vue d’améliorer la gestion des dépenses publiques et les performances de l’administration fiscale.
Dernière mise à jour: 29 sept. 2023
Source : Banque mondiale